" La bascule vers une supply chain circulaire n’est pas une question de "si" mais de "quand", souligne d'emblée Yann Bouchery, professeur à KEDGE. En effet, toute entreprise sera, à terme, confrontée aux enjeux de raréfaction des ressources, à la concurrence exacerbée pour pouvoir les utiliser et à une responsabilité élargie concernant l'impact environnemental."
Dans ce nouveau paysage, la gestion du risque - inhérent à toute chaîne d'approvisionnement - se conjugue désormais avec l'impératif de circularité. Pour s'engager dans ce cercle vertueux, les entreprises vont devoir relever 3 grands défis : la résilience, la digitalisation et la durabilité. La résilience d'abord, car les récents événements géo-politiques ont mis en lumière la nécessité de s'adapter rapidement à n'importe quel risque.
La digitalisation ensuite, puisqu'elle va permettre aux entreprises d'accélérer, afin de mieux piloter leurs flux physiques, mais également leurs flux d’informations et financiers.
Enfin, la durabilité qui exige de chaque entreprise une posture plus responsable compte tenu d’une réglementation de plus en en plus stricte (CSRD, devoir de vigilance, etc).
Des décisions encore plus complexes
"Une supply chain est circulaire lorsqu'elle répond aux besoins client, tout en réduisant à la fois la consommation des ressources et la génération de déchets et de polluants," indique Yann Bouchery. Elle repose sur un ensemble de stratégies pensées de bout en bout de la chaîne de valeur, axées autour des concepts de réduction, de réemploi et de recyclage.
Mais la transition vers la circularité n'est pas sans défis... Elle demande de repenser les modèles existants, en y ajoutant une couche de complexité. "Si la supply chain linéaire était déjà riche en challenges, la supply chain circulaire rend les décisions encore plus complexes. Il faut synchroniser les flux allers/retours, collecter de nombreuses informations, engager les clients dans les nouveaux modèles et initier la montée en compétences des collaborateurs."
Un pilotage de bout en bout
La formation et la recherche sont les courroies de transmission de ces nouvelles solutions plus circulaires, et ce, quelle que soit la taille de l'entreprise. "Aujourd'hui, les grands groupes sont confrontés à des défis d’implémentation et de passage à l’échelle. Quant aux petites structures, elles manquent de moyens et d’accompagnement, ce qui rend la bascule plus difficile. Pourtant, il faut sauter le pas, car les opportunités sont nombreuses », explique Yann Bouchery.
La circularité assure en effet une indépendance stratégique vis-à-vis des pénuries de matières premières, des ruptures répétitives, ou des crises (énergétiques, économiques, environnementales...).
Elle permet également de modifier en profondeur la relation avec les clients. En récupérant les produits en fin de vie on peut mieux comprendre les habitudes de consommation et ainsi identifier les faiblesses d'un produit après utilisation. Tout cela demande un pilotage de bout en bout sur de multiples boucles: matières premières, éco-conception, emballage, recyclage, indice de réparabilité...
Des formations pour les professionnels, en présentiel, en ligne
" Nous avons développé à KEDGE une expertise unique en Supply Chain Management avec l’ISLI qui propose des formations spécifiquement adaptées aux professionnels et aux entreprises sur les grands enjeux actuels que sont la résilience, la digitalisation et la durabilité », souligne Yann Bouchery. Délivré sur le campus de Paris, ce programme s’adresse aux responsables et dirigeants en activité souhaitant développer leurs compétences en logistique et optimiser leur carrière.
"Nous avons également lancé un certificat 100% en ligne traitant de la supply chain digitale. Il permet d’acquérir les outils et méthodes nécessaires pour accompagner la digitalisation des chaînes d’approvisionnement. Enfin, nous proposons des formations sur mesure sous forme "d’Académie Supply Chain." afin de maintenir ses connaissances à jour tout au long de sa vie professionnelle."