ÉTUDE ERNST YOUNG DE 2010
Selon une étude menée par Ernst & Young (2010) auprès d’un échantillon de 300 gestionnaires, 84% d’entre eux considèrent les attentes des parties prenantes comme un élément essentiel à prendre en compte dans leurs prises de décisions concernant les stratégies RSE et l’engagement à intégrer les enjeux climatiques. Face aux pressions grandissantes de ces acteurs, les entreprises se voient contraintes de mettre en place des indicateurs de performance de développement durable et de divulguer leurs résultats en la matière. Ainsi, la transparence des entreprises est-elle essentielle aux parties prenantes afin d’évaluer correctement leur performance et de prendre des décisions éclairées.
L’objectif de la recherche est d’analyser la qualité des informations de développement durable divulguées par les entreprises, ainsi que les stratégies dites d'impression management, qui consistent à justifier ou dissimuler les éléments négatifs de leur performance (faible prise en compte des enjeux climatiques).
Cette étude repose sur une analyse qualitative du contenu des rapports de développement durable de 21 entreprises du secteur de l'énergie, sur la base de la Global Reporting Initiative (GRI).
Les résultats apportent une contribution à la littérature sur la divulgation d’informations liées aux enjeux climatiques et sur les pratiques de certification. Ils soulignent notamment l'inefficacité des agences de vérification RSE, lesquelles éprouvent des difficultés à garantir la qualité et la représentativité des données transmises. Il s’avère que des non-conformités aux normes du GRI ont été identifiées dans 90 des 93 rapports vérifiés par une tierce partie. En outre, 6 des 21 entreprises sondées divulguent des informations opaques, camouflant par exemple des données sur les mesures et méthodologies utilisées. Cette étude permet également d'identifier quatre stratégies d'impression management mobilisées pour justifier ou dissimuler certaines informations (minimisation des impacts, invocation d’excuses, omissions stratégiques, manipulation des chiffres). Elle présente des implications politiques et managériales notables remettant en cause la capacité des parties prenantes à évaluer, suivre et comparer les « performances climatiques » des entreprises.
Talbot D., Boiral O. (forthcoming). GHG reporting and impression management: an assessment of sustainability reports from the energy sector. Journal of Business Ethics, 1-17.