L’article présenté s’inscrit dans le cadre du programme scientifique de la chaire Alter-Gouvernance (www.alter-gouvernance.org) codirigée par Xavier Hollandts (KEDGE) et Bertrand Valiorgue (Université Clermont-Auvergne).
Il propose une analyse des conséquences de la montée en puissance du capital humain dans les entreprises modernes. En effet, de nombreuses entreprises (consulting, services IT, numérique, startups...) reposent sur des compétences pointues détenues par les salariés. Ceux-ci se trouvent dès lors à l’origine directe de la création de valeur et de la performance de l’entreprise. La question qui se pose ainsi est de savoir comment gouverner de telles entreprises reposant essentiellement sur le capital humain des collaborateurs.
Xavier Hollandts et son co-auteur proposent un nouveau cadre théorique pour aborder cette question en croisant les regards de différents champs. Ils s’appuient notamment sur le courant Law & Economics qui confronte juristes et économistes. Après avoir démontré que l’entreprise n’appartient pas juridiquement à ses actionnaires, ils proposent une nouvelle grille de lecture permettant de prendre en considération la prédominance du capital humain dans les entreprises modernes. Ce changement majeur impose en effet de repenser la gouvernance des entreprises. Le traditionnel affrontement entre actionnaires et dirigeants n’a plus lieu d’être, d’où la nécessité de repenser les structures de gouvernance.
Le modèle proposé réhabilite notamment la notion d’intérêt social, chère aux juristes, et qui permet de définir une gouvernance plus équilibrée et plus inclusive. Par ailleurs, ils avancent des propositions opérationnelles afin de combiner la hiérarchie interne propre à chaque organisation avec la gouvernance de l’entreprise concernée. Cela impose notamment d’avoir une approche différenciée des collaborateurs afin de prendre en considération l’apport substantiel du capital humain spécifiquement développé par les collaborateurs. De ce point de vue, des outils récents sont en train d’émerger et permettent ainsi aux entreprises de s’assurer de la fidélisation de ce capital humain, si nécessaire à la performance de nos jours.
Hollandts, X., Valiorgue, B. (2017). Human capital and internal governance of the firm: A legal and economic perspective. EURAM conference, Glasgow, 20-24 May.