Pour la 1ère fois, une enseigne de grande distribution a commercialisé un vin en AOC Bordeaux rouge à moins de 1€ la bouteille
En réaction à cette actualité, Jacques-Olivier Pesme, Directeur Wine & Spirits Academy de KEDGE BS, expose son analyse sur les conséquences pour la filière viti-vinicole, la grande distribution et les consommateurs de cette stratégie offensive.
Cette nouvelle ne manquera pas d’en choquer plus d’un. Il y a de quoi. En l’espèce, il s’agit plutôt d’une mauvaise nouvelle.
souligne Jacques-Olivier Pesme qui expose de façon synthétique les raisons pour lesquelles cette stratégie est pernicieuse :
- une mauvaise nouvelle pour les vins de Bordeaux et les vins français en général. Le positionnement de nos vins sur le marché est un enjeu collectif dont le but est de défendre une certaine image qualitative. C’était l’un des points clés du plan ‘Bordeaux Demain’ lancé en 2010 pour redynamiser la filière bordelaise. A moins d’1€ la bouteille, quand bien même s’agissant d’un prix après réduction, cela est difficile à justifier.
- une mauvaise nouvelle pour la grande distribution, dont les ventes in situ ont tendance à baisser au profit de circuits plus courts. La grande distribution qui parfois se prétend partenaire des petits producteurs ne peut se complaire dans une telle bataille de prix. On sait le prix minimum que le vin doit raisonnablement coûter.
- une mauvaise nouvelle pour le consommateur enfin, trompé par l’idée que l’on peut boire bon pour rien ou presque. Il faut éduquer à boire mieux et non pas pousser à boire à n’importe quel prix.