
Marseille
Au lendemain de la guerre de 1870, une centaine d’hommes d’affaires adressent une lettre à la Chambre de Commerce pour lui demander de les aider à « fonder une Ecole spécialement consacrée aux études commerciales ».
Les désastres subis par la France avaient entrainé un choc en retour et déclenché une série de créations destinées à la restauration de l’influence et de la puissance politique et économique de notre pays. Face à l’absence de jeunes formés à la gestion, les maisons marseillaises vont chercher des cadres mieux formés aux langues étrangères, capables de développer des relations commerciales de la France avec les pays étrangers.
Ils écrivent « voir avec un sentiment pénible les enfants de Marseille distancés, dans nos propres comptoirs, par des étrangers d’une instruction supérieure ».
La Chambre de Commerce, avec pour président Amédée Armand, souhaite prendre sous son patronage le projet. Une société anonyme est créée avec un capital de 450 000 F sous la forme de 900 actions souscrites par 220 membres représentant des négociants, des banquiers, des industriels, des armateurs qui abondèrent sans jamais demander de contrepartie financière.
Notre histoire
Amédée Armand, président de la Chambre de Commerce de Marseille en 1871
Discours
Quelques signatures des 220 donateurs
Liste des principaux donateurs
Amédée Armand, président de la Chambre de Commerce de Marseille donne lecture le 3 novembre 1871 de la création de l’école. Ce document sera signé par les 220 principaux donateurs.
Retranscription de l’ article
« … si notre jeune homme renonçant à une carrière ingrate se retourne, après beaucoup de temps perdu, vers le commerce et l’industrie, il s’y trouvera distancé par ceux qui l’ont précédé dans cette voie. Son bagage littéraire lui devient complétement inutile ; il serait capable de traduire Thucydide à livre ouvert, mais il est embarrassé pour faire une facture ou un compte de change. Il connait tous les détails de la guerre du Péloponnèse, mais il ignore complétement quels sont les débouchés et les marchés d’approvisionnement de notre industrie. Très nourri des Grecs et des Romains, il se trouve dépaysé dans notre monde moderne…
...la carrière commerciale, elle n’est jamais encombrée ; la terre entière lui est ouverte. Quel que soit le nombre des négociants, il y a toujours place pour les nouveaux, l’espace leur appartient. Au lieu de nous monter sur les épaules pour nous arracher un plaideur ou un malade, au lieu de multiplier à l’infini ces boutiques de détail, où, comme dans certains postes à feu que Marseillais, nous ne connaissons que trop, l’on attend toute la journée un chaland qui ne veut pas venir, imitons
les anglais, les suisses, les allemands ; répandons-nous au dehors, emparons-nous du monde.
A ceux que la fortune a favorisés, l’enseignement commercial supérieur fournira les connaissances théoriques et les moyens pour employer leurs capitaux d’une façon fructueuse pour eux et profitable pour le pays. A ceux que le sort n’a pas fait riches, cet enseignement tiendra lieu de capital. Au lieu de demeurer éternellement saute-ruisseau ou clerc d’huissier, le jeune homme qui aura profité de ces études spéciales deviendra l’employé utile et intelligent d’une grande maison de commerce, plus tard son mandataire dans un comptoir nouvellement ouvert dans un pays voisin ou éloigné, plus tard son associé et chef de maison à son tour. L’armée commerciale est une armée où il y a place plus que partout ailleurs son bâton de maréchal dans sa giberne.
Plus qu’aucune autre ville, Marseille est admirablement placée pour devenir le point de départ de cette conquête pacifique et civilisatrice….que les pères de famille de Marseille et du département se procurent le programme des études qui seront suivies à l’Ecole Supérieure de Marseille de Commerce, qu’il en apprécient l’étendue et la spécialité pratique ; ils y trouveront tout ce qu’ils ont regretté bien des fois qu’on ne leur ait pas appris dans leur jeune âge et comme nous, ils seront convaincus que là est le succès, parce que là sont le progrès et l’avenir. »
Une épreuve de l’ examen d’admission 1872
Programme des 3 années d’études
Programme des études en anglais
Ouverture de l’école Le 15 octobre 1872 au 11 Rue Sainte victoire avec 43 élèves et Armand Rosier, premier directeur de l’école. Le succès fut immédiat.
L’âge d’admission est fixé à 15 ans révolus. Le régime y est sévère ; 9 heures de cours par jour, 10 mois de scolarité, examens au mois d’août. Les études sont en bonne partie ouvertes sur l’étranger. Langues vivantes, comptabilité comparée, législation commerciale, achats et ventes sur les marchés extérieurs. En 1875, un quart des élèves étaient étrangers, principalement des pays de la Méditerranée Orientale.
Et puis l’aspect moral n’est pas oublié. Des conférences traiteront des obligations du négociant envers ses correspondants car « il ne suffit pas de lui apprendre ses droits. Il faut aussi lui enseigner ses devoirs ».
A sa mort prématurée, on dira d’Armand Rosier « qu’il avait tracé le sillon d’où devaient surgir les récoltes de l’avenir. Ainsi était fondée la prospérité de l’œuvre à laquelle il avait donné toutes les forces de son intelligence et de son cœur ».
L’école ne cesse de vouloir répondre aux besoins des entreprises en créant une section Marine pour fournir un personnel possédant une instruction aussi complète que possible et une section coloniale dans le but de faciliter le recrutement du personnel commercial pour les Colonies.
« Bon nombre de nos diplômés occupent des positions lucratives à Chypre, Alexandrie, au Caire et à Constantinople ».
Promotion 1895
Résultats du concours en 1891
Avertissement donné à un élève
Correspondance entre le président de la Chambre de commerce de Marseille et celle de Bordeaux
Au tournant du siècle, les ESC connaissent des difficultés financières. Pour le ministère, l’admission des filles dans les ESC pourrait ainsi constituer une solution. Certaines ESC s’opposeront dans un premier temps à la mixité et souhaitent « assigner les femmes à la maternité ou au foyer ».
En mars 1917, le conseil d’administration de l’ESC de Marseille débat de leur admission et « du caractère perturbateur que constitue l’accès de l’école aux filles. Et que Seule une surveillance constante des filles et des garçons, en dehors des salles de cours, permettrait d’éviter ».
L’école marseillaise ne peut « résister plus longtemps au mouvement d’opinion qui réclame pour les jeunes filles le bénéfice de l’enseignement commercial supérieur ». Le 15 mars 1917, le conseil d’administration finit par accepter l’ouverture aux filles de l’École, tout en précisant que celle-ci doit se faire « discrètement », « sans publicité spéciale ».
En 1926, Alice Saurin, sera la première femme à devenir major de promotion, elle reçoit la médaille Jacques Siegfried – Jacques Siegfried, entrepreneur et maire de Mulhouse, sera à l’origine de la création des Ecoles de commerce.
18 jeunes filles feront partie des 459 inscrits, en 1928
Promotion de la Victoire 1919
Carton d’invitation au gala du cinquantenaire de l’école
L’actualité de la semaine, le cinquantenaire de l’école supérieure de commerce
Ces nouveaux bâtiments, ancienne société de Bienfaisance et de Charité « réunissent les meilleures conditions d’espace, d’hygiène et de confort ». Le batiment principal et l’ancienne chapelle attenante ont été aménagés pour l’école. Le contingent d’élèves étrangers est déjà important : parmi les inscrits, un afflux régulier de jeunes étrangers : 35% de grecs, 20% d’ottomans, 15% d’espagnols, 4% italiens, 4% russes.
35 rue sainte Victoire
Salle de cours rue Ste Victoire
La fin des études était associée à un salut au drapeau, avec la participation de détachements de la Légion étrangère
Promotion Joseph Keller
Nouvelle implantation sur le campus de Luminy
« Une véritable maison des dirigeants », s’est ainsi que fut présentée le nouveau campus, inaugurée le par le secrétaire d’état auprès du ministre de l’éducation nationale, Monsieur Pierre Billecocq. L’école se voulait en constante adaptation avec le développement des laboratoires de langues, l’équipement informatique avec 4 calculateurs.
Vue aérienne du campus de Luminy
Luminy, le grand amphithéâtre multimédia
Espaces Luminy
Article de presse « Fête de jeunesse pour une centenaire »
Gala avec Nicole Croisille et Jean-Pierre Cassel
Dates importantes marquant le développement de l’école
En juin 1987, quinze ESC dont Bordeaux et Marseille, signent une charte des Sup de Co, dont l’objectif principal est outre une nouvelle appellation plus dynamique, une volonté de réaffirmer leur spécificité consulaire.
En 1988, Membre du réseau des ESC pour des ESCAE, l’école le quitte à la fin des années 80 pour rejoindre l’association Ecricome. En 1988, elle devient « groupe ESC Marseille Provence ».
En 1995, l’ESC Marseille devient le Groupe le Groupe ESC Marseille Provence et l’ESCMP devient Sup de Co Marseille.
En 2003, l’ESC Marseille se rebaptise Euromed Marseille Ecole de Management
2005 : L’école obtient l’accréditation Equis et devient membre du pacte mondial des Nations Unies (Global Contact)
2006 : les Egc d’Avignon, Bastia et Marseille se regroupent pour donner naissance à l’EGC méditerranée et rejoindre le groupe Euromed (ex esc marseille) qui deviendra le KEDGE Bachelor
2007 : L’école obtient l’accréditation AMBA (Association of MBAs)
2008 : Euromed Marseille Ecole de Management se rebaptise "Euromed Management"
2009 : Euromed se dote d’un statut associatif et ouvre un campus au Maroc
2010 : L’école inaugure le campus de Suzhou en Chine et ouvre l’Institut franco-chinois en partenariat avec l’université de Redmin. En parallèle, l’Ecole Supérieure de Commerce et Technologie (ESCT) et l'Ecole Internationale de Design (EID) de Toulon sont intégrées à KEDGE. Ces 2 formations deviendront KEDGE Ingénieur d’affaires, et KEDGE Design School.
2011 : L’école obtient l’accréditation AACSB Association to Advance Collegiate School of Business.
Bordeaux
Bordeaux, en 1870
Un peu d’histoire
Le 4 septembre 1870, Bordeaux apprend la nouvelle de la capitulation de Sedan. Le jour même, la foule accourue place de la Comédie met à bas la statue de Napoléon III érigée sur les allées de Tourny et passant par les fossés du Chapeau-Rouge, va la jeter en morceaux dans la Garonne.
Le pays sort de six mois de guerre et de défaites, la misère domine, quarante-trois départements sont occupés, 400.000 Français faits prisonniers. A l’intérieur du Palais de la Bourse, la plaque sur laquelle a été gravée la phrase prononcée à Bordeaux en 1852 : « L’Empire c’est la paix ! » est descellée. Les rues à dénomination impériale sont débaptisées.
Vers 22 heures, près de vingt mille bordelais sont présents quand le maire, Emile Fourcand, proclame la République par deux fois, tout d’abord du haut du balcon de la préfecture, ensuite depuis le péristyle du Grand-Théâtre.
Le lendemain, le maire revient sur le Cours du Chapeau-Rouge pour mettre en place comme préfet son premier adjoint, Simiot, qui le 7 septembre transmet ses pouvoirs à son ami Amédée Larrieu.
Bordeaux, capitale de la France
En 1871, Bordeaux est la capitale de la France. Une fois de plus les Bordelais s’amassent place de la Comédie pour acclamer Victor-Hugo, Thiers et Gambetta. Alors que Paris est assiégée et affamée, les députés en résidence à Bordeaux mènent une vie de château, les restaurants chics sont envahis.
Les Parisiens regagnent la capitale …
Le 10 mars 1871, le gouvernement Thiers décide de quitter Bordeaux pour s’installer à Versailles, les Parisiens regagnent la capitale et Bordeaux retrouve son calme, le maréchal Mac Mahon devient président de la République.
La fondation de l’École de commerce de Bordeaux
Juste après la guerre de 1870, un large mouvement de l'opinion française pencha en faveur de l'enseignement commercial. Le mouvement n'était pas nouveau et l'école supérieure de commerce de Paris fondée en 1819 servit de modèle aux autres villes. Nous pouvons citer l'École des sciences et des lettres de Rouen, fondée en 1871 et rapidement rebaptisée en 1878 École supérieure de commerce et d'industrie, l'école supérieure de commerce de tissage de Lyon, fondée en 1872 l'école supérieure de commerce de Marseille, créée en 1872 et l'École supérieure de commerce du Havre, fondée en 1871. Les deux dernières grandes écoles consulaires issues de cette période de frénésie commerciale furent l'école supérieures de commerce et d'industrie de Bordeaux, en 1874, l'école des hautes études commerciales, HEC, en 1881.
La Chambre de commerce de Bordeaux, à l'initiative de deux de ses membres, Lucien Faure et Marc Maurel voulait, dès 1872 fonder une école commerciale digne de ce nom dans une ville où elle faisait cruellement défaut. Ces préoccupations rejoignaient celles du Conseil municipal bordelais qui souhaitait créer une école des arts et métiers qui lui était refusée par le Ministre de l'Instruction publique. Une troisième entité, la Société Philomathique, créée en 1808, avait en projet d'organiser des cours du soir en matière commerciale et industrielle.
En janvier 1873, les trois parties intéressées, représentées par M. Faget, adjoint au maire de Bordeaux, M. Faure, président de la chambre de commerce et M. Villette président de la société philomathique se réunirent et adoptèrent l'idée de créer une commission pour approfondir le projet. Ladite commission, composée de 9 membres se réunit les mardi 11 février et mercredi 5 mars 1873 et élaborèrent un texte en 13 articles, dont les deux plus importants sont les deux premiers :
Article premier. - L'école projetée portera le titre d'École supérieure de commerce et d'industrie", sous la direction de la Société Philomathique et sous le patronage et avec le concours de la Ville et de la Chambre de commerce.
Article 2. - Le siège de cette École sera établi dans le local de l'École professionnelle, rue Saint-Sernin, déjà mis, par la Ville, à la disposition de la Société Philomathique pour ses cours gratuits.
La commission de surveillance, réunie pour la première fois le 12 août 1873 se préoccupa de chercher un directeur pour la nouvelle école. Après une campagne de presse qui suscita 12 candidatures, c'est M. Julien Manès, ingénieur civil de l'école centrale des arts et manufactures, diplômé en 1859 qui fut choisi comme directeur. Il prit ses fonctions le 22 octobre 1873, un peu plus d'un an avant la première rentrée officielle des élèves de la première promotion, appelée Promotion Ausone, le 3 novembre 1874. Entre temps, le directeur visita quelques écoles en fonction, en France et en Belgique et ramena de son périple la documentation nécessaire au bon fonctionnement du futur établissement.
Dès l'ouverture, l'ESC comportait deux sections, une section industrielle et une section commerciale et deux années de scolarité.
"Les élèves sont répartis, comme à l'école de Marseille, en un certain nombre de maisons et de bureaux, avec correspondance et livres spéciaux pour traiter les affaires aux cours du jour, d'après les circulaires et prix courants régulièrement adressés à l'école. Toutes les fois que c'est nécessaire, la correspondance étrangère est revue par les professeurs spéciaux. Actuellement, le bureau commercial de l'école comprend quatre maisons ou comptoirs : une maison française, une maison anglaise, une maison allemande et une maison de banque. Les différentes maisons s'ouvrent des crédits, s'achètent ou se vendent diverses marchandises, s'envoient des billets à ordre, traites, lettres de change, etc., dressent des bilans et des inventaires, établissent des prix de revient, déterminent des dividendes, calculent des amortissements …" (Léautey, 1886, p. 163).
Julien Manès 1er Directeur de l’école
C’est en 1874 qu’est définitivement créée l’École Supérieure de Commerce et d’Industrie. Elle siège alors dans les locaux de l’École Professionnelle de Bordeaux (construite en 1869), rue Saint-Sernin, établissement fondé en 1869 grâce à la donation de M. Fieffé de Lièvreville, lui-même membre de la Société Philomathique. Celui-ci décédé à Cestas en 1857 laissa un testament olographe, daté du 26 juillet 1856, dans lequel, après quelques dispositions particulières en faveur de personnes qu'il jugeait dignes de sa bienveillance, il ajoutait : « Le surplus de ma fortune qui est très considérable, je le donne et lègue à la Ville de Bordeaux pour y créer un établissement d'utilité publique, tel qu'une école des Arts et Métiers si utile à la jeunesse de Bordeaux peu studieuse de son naturel ou tout autre établissement qui serait reconnu par le Conseil municipal d'une utilité plus grande, ne voulant pas lui imposer une obligation déterminée. »
Le mardi 3 novembre 1874, l’école ouvre ses portes à ses 33 premiers élèves, la Promotion Ausone.
L'Association des Anciens Élèves de l'École est fondée. Le mardi 16 mai, une trentaine d'anciens élèves se réunirent pour élaborer les statuts. Les mardi et vendredi 23 et 26 mai suivants virent la création définitive de la Société qui reçut la consécration officielle par arrêté préfectoral du 15 janvier 1883.
L’école croît vite, elle reçoit notamment la médaille d’or de l’Exposition Universelle de Paris en 1889, dans la catégorie Enseignement.
L'année scolaire 1889-1890 fut la dernière d'une série de seize années pendant lesquelles l'Ecole, conservant l'organisation première, avait grandi et prospéré - elle comptait alors 140 élèves - avec l'unique contrôle du Conseil de Surveillance et de Perfectionnement.
L’emploi du temps de la division industrielle en 1889.
Les matières enseignées en 1889 dans la division industrielle
La section commerciale de l'école fut reconnue, par un décret du 22 juillet, au même titre que les écoles du Havre, de Lyon, de Marseille, de Paris et HEC comme école supérieure de commerce reconnue par l'État et recrutant par voie de concours. Initialement, ce sont deux sections distinctes qui existent : une section commerciale, et une section industrielle. La formation est dispensée sur deux ans, à des élèves âgés d’une quinzaine d’années.
Approbation de la création d'une Section coloniale et d'une Section d'électricité par le Conseil de Surveillance et de Perfectionnement, dans ses séances des 24 février et 7 juillet 1902. Dans la Section coloniale, tout en conservant un certain nombre de cours communs avec leurs camarades de la division commerciale, les élèves devaient suivre, à la place de quelques autres, les cours spéciaux fondés en novembre 1902 par l'Institut Colonial avec le concours de l'Université. Ces cours duraient deux années et avaient lieu tous les jours dans le grand amphithéâtre.
A la fin de l'année scolaire, M. Manès quitta l'Ecole, ayant présidé pendant trente-deux années à ses destinées. Le Conseil de Surveillance, pour lui marquer sa reconnaissance, lui remit, le 5 décembre 1908, dans les salons de la Société Philomathique, une plaquette d'or avec l'inscription suivante :
Ecole Supérieure de Commerce et d'Industrie de Bordeaux
Hommage du Conseil de Surveillance et de Perfectionnement
M. Julien Manès, Premier Directeur de l'Ecole 1874-1906
Le Conseil, dans la séance du 2 octobre 1906, nomma directeur M. Merckling (François-Joseph), professeur à l'Ecole depuis la fondation.
Jusqu'en 1902, les promotions ESC n'avaient pas de nom patronymique. A l'assemblée de l'association des anciens élèves du 10 janvier 1909, Maurice Martin (promotion 1878) proposa de donner un nom à chaque promotion et d'attribuer, apostériori, un nom aux premières promotions. La promotion 1874 s'appela Ausone, celle de 1877 Michel Montaigne, celle de 1878 Montesquieu. Certaines eurent un nom plus utilitaire :1886 De la bicyclette, 1896 De l'automobile, 1910 De l'aviation
Promotion 1911
Création d'une troisième année - à partir d'octobre 1910- en faveur des études industrielles, longues et difficiles en ce qui concerne la mécanique et l'électricité. Cette troisième année devait subsister jusqu'en juillet 1922.
Septembre 1914 - Bordeaux encore une fois capitale de la France! Les locaux de l'Ecole furent occupés, du 2 septembre au 15 décembre, par les bureaux des Ministères des P. T. T. d'abord, du Commerce et de l'Industrie ensuite. Seuls les amphithéâtres et l'atelier du fer restèrent à la disposition de l'Ecole. Malgré l’occupation des locaux, le 19 octobre 1914, l'enseignement fut repris avec un auditoire de 140 élèves, dont une jeune fille, la première !
Pendant que leurs aînés combattaient, les jeunes gens de l'arrière ne restaient point désemparés : ils faisaient le front du travail. Il est encourageant de voir la progression des effectifs : de 140 élèves en 1914 on atteint 199 en 1918.
Bordeaux, capitale provisoire de la France en 1914
Proclamation de l’Armistice le 11 nov. 1918, photo de Lucien Gourdin de 1918
1918, c’est surtout le grand souffle de libération du 11 Novembre.
Le 20 décembre, un banquet réunissait, sous la présidence de M. Emile Paris, Inspecteur Général de l'Enseignement Technique, de nombreuses personnalités et un grand nombre d'élèves et d'anciens élèves. Discours, hommages aux fondateurs et danses se déroulèrent dans les salons du traiteur Chézeau, à la satisfaction générale. Aussi à la réunion suivante du 28 janvier 1925, les membres du Conseil se félicitèrent « de la bonne tenue des élèves » durant la soirée du 20 décembre.
L’école quitte la rue Saint-Sernin (rebaptisée rue de l’Abbé de l’Épée) pour s’installer à Talence. Des promotions de plus en plus grandes, des programmes de plus en plus diversifiés justifient ce choix.
Le nouveau campus de Talence
Les nouveaux bâtiments, construits sur 3 hectares, financés pour moitié par la Chambre de Commerce de Bordeaux et pour l'autre moitié par la Ville de Bordeaux et par le département de la Gironde, ont été conçus par M. Perrier, architecte, qui a privilégié le verre représentant une surface de 2 500 m2 et l'acier utilisé pour l'ossature (385 tonnes). La dernière promotion de la rue Abbé de l’Épée fut diplômée en 1968, et les suivantes partirent à Talence dès 1969.
L’école a 100 ans.
« En l’an 1874, qui vit la création de l’École de commerce, les étudiants bordelais étaient, parait-il, peu studieux de leur naturel. Ce jugement a vieilli. A preuve la fête du centenaire qui s’est déroulée hier après-midi jusqu’à une heure avancée de la nuit. Au programme, un colloque fleuve qui, à la demande des élèves, traitait du syndicalisme dans l’entreprise, face à l’expansion. » Extrait du Journal Sud-Ouest de novembre 1974.
Carton d’invitation au centenaire de l’ESC Bordeaux
Quelques coupures de presse évoquant les 100 ans de l’ESC Bordeaux
En 2001, l’ESC de Bordeaux devient Bordeaux École de Management (BEM), pour finalement être rebaptisée Kedge Business School en 2013, après la fusion avec l’école de commerce de Marseille.
Dates importantes marquant le développement de l’école
- 2001 : L’école obtient l’accréditation Equis
- 2004 : BEM devient l’une des institutions pilotes du programme GRLI (Global Responsible Leadership initiative)
- 2007 : L’école obtient l’accréditation AMBA
- 2008 : Ouverture d’un campus à Dakar
- 2009 : L’école obtient l’accréditation AACSB
KEDGE, un nouvel acteur de l’enseignement supérieur
- 2012 : BEM et Euromed Management ont annoncé leur fusion
- 2013 : Le groupe KEDGE BS est juridiquement constitué
- 2015 : Ouverture du KEDGE Business Club, campus parisien du groupe
- 2017 et 2018 : Inauguration des incubateurs sur les campus de Marseille et Bordeaux
- 2018 et 2019 : Nouveaux campus à Paris et Toulon, extension éco-responsable du campus de Marseille et inauguration de nouveaux espaces sur le campus de Bordeaux
- 2019 : Ouverture KEDGE Design à Marseille
- 2020 : Création de la KEDGE Wine School et lancement de l'Ecole doctorale